Nous, membres du MIAMSI issus de 22 pays et 4 continents, nous sommes rencontrés du 30 octobre au 4 novembre 2012 à Fortaleza au Brésil pour célébrer la 13° Assemblée Générale du MIAMSI. Elle fut l’occasion de créer un 4° relais continental : l’Afrique est venue rejoindre l’Europe, l’Inter-Iles et l’Amérique Latine. Huenusu du Bénin et le GRAC du Niger sont désormais membres du MIAMSI, et l’ACI de la République Démocratique du Congo participe de nouveau à notre communauté de mouvements.
Dans la dynamique de l’anniversaire du concile Vatican II qui a souligné la responsabilité des laïcs dans l’apostolat de l’Eglise, nous nous sommes unis au synode pour la nouvelle évangélisation en partageant sur le thème : « Engagés dans ce monde, préoccupés par son avenir : espérer, oser, agir. Quel défi ! »Encouragés par le message du Saint Père Benoît XVI, nourris par la parole évangélique et le pain eucharistique, voici ce que l’Esprit a suscité en nous pour dynamiser notre MIAMSI.
Ce que nous voyons :
Partage des richesses et environnement :
- Les richesses naturelles sont exploitées sans discernement comme des ressources inépuisables par des états, des gouvernements, des entreprises mais aussi bien des personnes, au détriment des générations présentes et à venir.
- La corruption apparaît comme un phénomène galopant, à tous les niveaux et dans toutes les cultures.
Et pourtant les forums sociaux éveillent la conscience des gens, les méthodes d’agriculture raisonnée se répandent, des procès contre la corruption se tiennent…
Famille / éducation :
Les nouvelles réalités de la famille (familles éclatées, violence familiale, autorité parentale remise en cause, nouveaux modèles d’union…) bousculent fortement la tradition chrétienne.
Et pourtantbien des familles vivent dans l’amour et la fidélité, le souci de l’éducation et de l’instruction des enfants se développe, beaucoup de groupes et d’associations travaillent à l’harmonie familiale, etle souci de maintenir les liens familiaux et ecclésiaux nous fait inventer des attitudes nouvelles marquées par le respect que pratiquait Jésus.
Droits humains et citoyenneté
Nous constatons avec satisfaction que la question de la mise en œuvre des droits humains est un critère de réflexion sous-jacent à tous nos débats.
Cependant ils restent encore trop souvent bafoués (prisonniers, travail des enfants, droits des femmes, minorités religieuses, migrants, conditions de travail dans les mines au Pérou comme en RDC…). Un débat difficile sur leur universalité retarde trop souvent leur mise en œuvre. Le thème des droits humains est aussi trop souvent instrumentalisé non sans hypocrisie dans les relations internationales.
Pour autant, nous nous réjouissons qu’ils soient une des sources essentielles de la Doctrine Sociale de l’Eglise au service de la promotion du Bien Commun, et nous constatons la joie de beaucoup de trouver dans cette doctrine sociale des points de repère efficaces.
Nos convictions
Nourris par les apports de tous nos mouvements et la réflexion très dense des 3 conférenciers théologiens, nous repartons convaincus que le meilleur service que nous puissions rendre au monde, et particulièrement aux milieux indépendants, c’est d’y insuffler l’espérance,abreuvéeà l’Evangile. Il nous faut contribuer à reconstruire un monde dynamisé par l’espérance.
- C’est notre responsabilité de laïcs, nous sommes tous peuple de Dieu appelés au service de l’évangélisation pour ordonner les réalités temporelles selon Dieu.
- Face aux ennemis de l’espérance que sont le plaisir quotidien, l’hyperactivité, l’individualisme, la marchandisation et le fatalisme, nous recevons l’appel à la vie de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20). Le Règne de Dieu est déjà en germes : à nous de les repérer, pour que ce Royaume se réalise peu à peu jusqu’à la fin des temps. Le bien commun des peuples et de la planète doit avoir priorité sur le bien des individus ou de chaque nation.
- « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10): offrir l’espérance, cela passe par nourrir les affamés, abreuver les assoiffés, ouvrir les yeux des aveugles, libérer les prisonniers. Bien des « signes des temps » nourrissent notre confiance. Les défis essentiels qui nous sont confiés concernent les droits humains, l’environnement et l’éthique.
Nos pistes d’action
Forts de ces convictions, nous appelons tous les membres du MIAMSI à :
- regarder les réalités difficiles de manière paisible, les accueillir avec lucidité dans la foi en Jésus-Christ, dans la foi de Jésus-Christ ;
- rejoindre les initiatives déjà existantes dans nos pays respectifs ;
- utiliser les réseaux et médias pour diffuser une information plus juste et éduquer les plus jeunes
- nous impliquer dans des échanges interculturels et interreligieux ;
- oser l’engagement politique, une voie possible pour des changements en profondeur ;
- repérer nos marges de liberté et témoigner de nos expériences de cohérence entre la foi et la vie ;
- soutenir les pousses d’espérance que nous repérons dans les projets et les initiatives autour de nous ;
- repérer, diffuser, partager et mettre en œuvre les « bonnes pratiques » ;
- prendre des décisions habitées par la préoccupation : « quel homme faisons-nous advenir ? »
Décidés à tenir pleinement notre place dans l’Eglise et dans la société, nous voulons être signes qu’est déjà en marche la promesse de Dieu : « Je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Isaïe 65,17)
Fortaleza, le 3 novembre 2012
*Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants dont fait partie l’ACI.
Le MIASI est une communauté de mouvements d’Eglise rassemblant des personnes qui assument dans le monde des responsabilités professionnelles, économiques, sociales, politiques, culturelles.
Ensemble, ces chrétiens veulent s’engager à transformer les mentalités et les structures de la société en cohérence avec les valeurs de l’Evangile auquel ils se réfèrent.
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