Archiprêtré de Thionville (27 novembre – 4 décembre 2010)
La dernière visite pastorale (6-12 février 2006) avait pour principal objectif la mise en place d’une pastorale de la santé cohérente, reposant non seulement sur les prêtres, les diacres et les religieuses, mais aussi sur les fidèles laïcs. Pour parvenir plus facilement à cette fin, avait été programmée une année d’attention aux personnes fragilisées par la maladie, l’âge ou le handicap. La pastorale de la santé demeure cinq ans plus tard l’une des priorités de l’archiprêtré. En visitant l’hôpital Bel Air dans les premières semaines de 2011, je rencontrerai les principaux acteurs de cette pastorale.
D’autres pôles sollicitent à l’heure actuelle l’engagement des chrétiens et de leurs pasteurs. Ils m’ont été présentés lors de la réunion dite d’archiprêtré. J’en confirme la pertinence :
- rassembler les familles autour de la pastorale de l’enfance déjà existante, la renforcer et l’étendre ;
- favoriser l’interculturel et l’interreligieux, promouvoir la pastorale des migrants ;
- avoir le souci de tous les jeunes et aller à leur rencontre ; Thionville draine chaque jour de nombreux jeunes : tant l’Enseignement public que l’Enseignement catholique (fortement implanté sur la ville) cherchent à répondre à la diversité de leurs besoins ; Nous avons pour mission de leur proposer la foi ;
- enfin, nourrir la vie spirituelle des chrétiens.
Prêtres en activité d’âge différent et prêtres retraités animent cette pastorale dans une heureuse harmonie avec les fidèles laïcs, notamment ceux qui ont accepté de s’engager dans les équipes d’animation pastorale. On sent chez tous une grande disponibilité et un authentique désir de se former.
La diaconie des pauvres est prise en charge à la fois par les organismes caritatifs et les organismes non-confessionnels de la Cité. Des deux côtés, des chrétiens sont présents et ils ne manquent pas d’occupation, en cette période de crise économique et sociale qui multiplie le nombre des pauvres. Il serait bienfaisant pour l’archiprêtré que naissent dans les années qui viennent des vocations au diaconat permanent.
La zone de Thionville qui connut naguère ses moments de prospérité économique, n’est pas dépourvue de possibilités (je pense à la Centrale nucléaire de Cattenom que j’ai visitée le 29 novembre avec les prêtres et les animateurs laïcs en pastorale), même si un nombre important de ses habitants doit actuellement se rendre chaque jour pour travailler au Luxembourg. Il faut souhaiter que se confirme ce qui a été entrepris au cours des dernières décennies pour offrir de nouvelles possibilités de travail, notamment aux plus jeunes.
La crise économique dont nous souffrons et qui atteint le monde entier, n’est pas qu’économique, C’est avant tout une crise spirituelle, une crise de sens. D’où vient l’homme ? Où va-t-il ? Que fait-il de la vie que le Créateur lui offre en partage ? Comment se comporte-t-il à l’égard de l’univers créé dont Dieu lui a confié la gérance ? Nous ne pourrons sortir de la crise sans chercher à répondre à ces questions.
L’approche de Noël est en général marqué par toutes sortes de messages et de déclarations qui tentent de faire oublier aux hommes la rudesse des temps. Ce n’est ni dans la fuite, ni dans l’oubli que nous ferons provision d’espérance, mais en accueillant le nouveau-né de Bethléem.
Dans mon message de Noël, j’invite à découvrir notre commune appartenance à la même famille humaine, jouissant des mêmes droits dans le partage des biens de la terre. C’est la conscience de notre commune appartenance à une même famille qui fonde pour les chrétiens la conduite à tenir à l’égard de tous ceux qui frappent à la porte de l’Europe occidentale et que nous appelons les migrants.
Dans son Encyclique sociale, Caritas in veritate, Benoît XVI appelle de tous ses vœux « des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun » (n° 71). Il nous faut travailler à l’avènement d’une humanité nouvelle qui fera sienne ce programme tant dans le gouvernement du monde, la direction des entreprises et des finances, que dans l’humble labeur de chaque jour.
Joyeux Noël dans l’espérance !
fr. Pierre RAFFIN, o.p.
évêque de Metz
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